
La Chine veut gagner du temps pour parvenir plus vite à une hégémonie sur le monde
Les pays les plus pollueurs promettent, afin de gagner du temps, la neutralité carbone à l’horizon 2060 ou 2070. Le président chinois Xi Jinping à boudé la COP 26 et refuse les contraintes écologiques que les COPs veulent imposer. Son pays continue de multiplier les centrales à charbon qui constituent pourtant la source d’énergie la plus polluante et émettrice de CO2. La Chine accélère le rythme de captation des terres agricoles et minières dont terres rares d’une Afrique subsaharienne de plus en plus dépendante et endettée. Pékin veut mettre à profit ce gain de temps pour s’assurer une hégémonie économique et militaire sur le monde.
Exigence écologique à géométrie variable
Plus inflexibles à l’égard d’autres pays ou du continent africain, les institutions internationales qui conditionnent l’octroi de financements à une utilisation dite « verte », dictent ainsi le mode de développement de l’Afrique et l’expose à l’avidité de la Chine. Mais on peut craindre que cette politique qui empêchera la création d’une vraie industrie manufacturière des biens de consommation et qui maintiendra pour longtemps l’Afrique subsaharienne dans la pauvreté, soit demain, compte tenu du doublement de la population d’ici 2050, aussi responsable de la plus grande catastrophe humanitaire.
Conception de l’économie africaine loin des réalités
Transition écologique ou numérique qui pourtant n’est qu’un moyen mais pas une fin en soi, économie, relance, finance et croissance vertes, développement durable, tels sont quelques-uns des termes redondants ou directives imposant l’idéologie écologiste à l’économie africaine. Mais quelle transition écologique quand la totalité du CO2 émis par une cinquantaine de pays africains n‘aurait pas excédé 1 ou 2 % des émissions mondiales depuis le 18ème siècle ? Faudra-t-il fermer des entreprises insuffisamment vertueuses aux yeux de militants écologistes ou demander à des gens qui meurent de faim et qui manquent de tout, de consommer encore moins ? Et quelle transition numérique quand il faudrait d’abord penser des dispositifs de financement viables pour électrifier davantage l’Afrique ?
La transition écologique devrait générer, selon ses promoteurs, 4 ou 6 millions d’emplois « verts » en Afrique mais quelles solutions pour le demi-milliard aujourd’hui et demain, le milliard et demi de gens qui vivront dans l’extrême pauvreté et pour lesquels les emplois industriels seront toujours plus rares ? A qui profitera réellement la manne financière annuelle de plusieurs dizaines de milliards de dollars alloués à cette transition écologique africaine dont la plupart des outils sont fabriqués en Chine ?
Le risque d’assister en Afrique à un chaos et catastrophe humanitaire sans précèdent au nom du principe de précaution climatique, est réel et certain. Mais qui parmi ceux qui prônent aujourd’hui cette politique aventureuse, acceptera alors d’en assumer la responsabilité ?
Francis Journot est le fondateur du projet Etats-Unis d'Afrique Subsaharienne (EUAS) et du Programme pour l'industrialisation de l'Afrique subsaharienne
Copie et reproduction interdites - Copyright © 2025 Francis Journot - All rights reserved